Les pilules
La vie en résidence peut briser l'isolement et la détresse. Aussi, on y fera une bonne gestion de la prise de médicaments.
Un mémoire sur la consommation de pilules chez les personnes âgées
La solitude, la perte d'autonomie ou encore la mort d'un conjoint ; dans son état actuel, le système de santé est incapable de traiter en profondeur la souffrance humaine que doivent souvent endurer les personnes âgées. Il est plus facile pour lui « d'anesthésier les aînés », peu importe les dangers que cela comporte.
Au Québec, les anxiolytiques, sédatifs et hypnotiques, les ASH, (des médicaments psychotropes) se retrouvent au quatrième rang des médicaments consommés et représentent 8 % de la consommation globale chez les 65 ans et plus, selon une enquête de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) réalisée en 2002.
Cette même étude révèle que les benzodiazépines (BZ) représentent 96 % de la consommation totale d'ASH. Là où Guilhème Pérodeau, professeur au département de psychoéducation et de psychologie de l'Université du Québec en Outaouais (UQO) s'inquiète, c'est qu'une personne âgée sur cinq en consomme régulièrement.
« Ce n'est pas un médicament anodin, c'est un psychotrope, et consommé à long terme, ça peut causer des problèmes importants chez une personne, explique-t-elle. Une ordonnance de BZ devrait être limitée dans le temps, entre deux semaines et un mois, et à certaines situations très spécifiques comme des crises d'anxiété aiguës. »
Une recherche menée entre 2004 et 2007 par Mme Pérodeau révèle que la durée moyenne de consommation de BZ chez les personnes âgées atteint 12 ans, ce qui en fait, selon elle, un vrai problème de santé publique.
Les problèmes découlant d'une dépendance aux BZ vont des risques de chute à la somnolence excessive, en passant par des troubles de coordination psychomotrice et des dérangements cognitifs rappelant la démence.
Source : Mathieu Bélanger, Le Droit, édition du vendredi 12 octobre 2007.